Après la rétrospective du peintre Claude Henri Schmitt (1935-2021) au Palais des Congrès de Vittel en 2023, la Grange à sons de Mirecourt accueille cet été une exposition de l’artiste mirecurtien autour du thème de la musique.
Thème cher à cet artiste passionné de musique et guitariste à ses heures, la musique s’est imposée comme une évidence à Mirecourt, berceau de la lutherie française, où les instruments à cordes tiennent encore aujourd’hui une place à part.
Grand mélomane, CHS peignait souvent en musique dans son atelier aménagé au grenier de sa maison de Mazirot non loin de Mirecourt. Haendel, Bach, Rachmaninov étaient ses compagnons de route, il en parlait comme de ses amis, les appelant affectueusement par leur petit nom.
Le fil rouge de la musique permet donc de présenter un panorama d’œuvres très variées de l’artiste peintre, un régal pour tous les afficionados de CHS mais aussi pour les néophytes, visiteurs de passage et curieux de toute espèce qui souhaitent découvrir une proposition artistique profondément originale dans les lieux mêmes où elle est née.
A voir tous les après-midis de 14h à 19h du 23 juillet au 4 août 2024 dans l’espace d’exposition La Grange à sons, cours Stanislas à Mirecourt.
Figuratif
“Encore aujourd’hui, les trois sources de mes choix artistiques remontent à mon enfance. D’abord, les nuages : couché dans l’herbe, je les regardais et j’y voyais la barbe de Platon, la chevauchée des Walkyries, la Jérusalem céleste. Ensuite, les fuites d’huile des voitures sur le bitume : les flaques irisées après la pluie (…), leur bleu azur reflétant le ciel, leurs jaunes incroyables (…) Enfin, j’ai été fasciné par un kaléidoscope qu’on m’avait acheté dans une foire.” CHS
Aquarelles
Sur des échantillons de tapisserie des catalogues comme support, CHS peint des aquarelles où se réfugie sa pratique figurative : scènes du quotidien, figures familiales, personnages ayant peuplé son enfance, sujets entrevus dans la presse… Oeuvres au trait vif et parfois ironique, elles apparaissent comme une grammaire du peintre, comme des variations musicales, où le hasard de la matière est utilisé avec virtuosité et une certaine facétie, au service de la représentation.
Abstrait
“Claude Henri Schmitt alimente la matière, nourrit les couleurs. Mais il réveille par là même leur métabolisme : ces rouges, ces verts, ces jaunes, ces bleus ont soif, ont faim, et l’on devine que la pâture réclamée n’est autre que la lumière, ou l’oeil, notre oeil, oeil de celui qui, non sans risque, s’expose à ce singulier appétit. (…)De la trace au signe, s’étend l’espace dynamique et mystérieux du tableau.” David Jauzion-Graverolles, Les Impondérables de CHS